À l'ombre des cactus
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À l'ombre des cactus
J'étais juchée sur mon rocher duquel j'assistais au plus beau des spectacles, celui des marées. J'adore la montante, les éclats du ressac quand les vagues tourmentent la jetée, quand le vent fouette mon visage, quand mouettes et goélands fondent en piqué sur leur pêche, quand les embruns emmêlent mes cheveux, quand mon esprit s'apaise, quand mes lèvres prennent un goût de sel, quand les bateaux s'agitent comme des culbutos, que leurs cordages hysteriques tintent contre les mâts métalliques, quand la pluie s'invite, quand la lune en chef d’orchestre... quand... quand... quand plus rien.
En un tournemain la mer a disparu, suivie des océans, lacs, fleuves, rivières et autres sources, jusqu'au moindre ru. Plus une goutte d'eau, sauf les larmes qui ont sillonné mon visage, creusé mes joues, pendant de longues minutes, des heures, dans un terrible silence, à les rendre méconnaissables. La lune, veinée de bleu, s'est immobilisée, vêtue de bouderie comme un enfant capricieux. Quelques personnes autour de moi, au sortir de leur stupeur et mutisme, se remirent en mouvement, désordonné. Nous avons chuchoté, serrés les uns contre les autres, de peur que les airs n'emportent nos paroles.
Les cieux, alliés du soleil, ne pleurent plus qu'à certaines occasions, qu'eux seuls décident et de plus en plus rarement. Nous sommes là, tapis dans l'ombre des cactus, ceux que nous avons taillés dans la falaise surplombant la désolation. Les piquants de pierre destinés à recueillir des miettes d'ondées salvatrices succombent les uns après les autres. Les hommes les moins affaiblis ont creusé des cupules dans la roche pour les seconder. Aujourd'hui, les enfants ont découvert une carrière de silex souterraine, une victoire que nous partagerons avec les tribus voisines, cette nuit, lors du conseil.
En un tournemain la mer a disparu, suivie des océans, lacs, fleuves, rivières et autres sources, jusqu'au moindre ru. Plus une goutte d'eau, sauf les larmes qui ont sillonné mon visage, creusé mes joues, pendant de longues minutes, des heures, dans un terrible silence, à les rendre méconnaissables. La lune, veinée de bleu, s'est immobilisée, vêtue de bouderie comme un enfant capricieux. Quelques personnes autour de moi, au sortir de leur stupeur et mutisme, se remirent en mouvement, désordonné. Nous avons chuchoté, serrés les uns contre les autres, de peur que les airs n'emportent nos paroles.
Les cieux, alliés du soleil, ne pleurent plus qu'à certaines occasions, qu'eux seuls décident et de plus en plus rarement. Nous sommes là, tapis dans l'ombre des cactus, ceux que nous avons taillés dans la falaise surplombant la désolation. Les piquants de pierre destinés à recueillir des miettes d'ondées salvatrices succombent les uns après les autres. Les hommes les moins affaiblis ont creusé des cupules dans la roche pour les seconder. Aujourd'hui, les enfants ont découvert une carrière de silex souterraine, une victoire que nous partagerons avec les tribus voisines, cette nuit, lors du conseil.
Lix- Messages : 502
Date d'inscription : 05/08/2024
Dolo Tarras, Phil BOTTLE, Jean Paul, Fid-ho LAKHA, Tinouch et pehache aiment ce message
Re: À l'ombre des cactus
Du coup, les coms postés sur l’autre blog ne sont pas reproduits?
Fid-ho LAKHA- Messages : 328
Date d'inscription : 07/08/2024
Re: À l'ombre des cactus
Non, j'ai juste repiqué le texte :-)
Lix- Messages : 502
Date d'inscription : 05/08/2024
Re: À l'ombre des cactus
Intéressant de construire une histoire avec des drabbles ! Ça oblige à être concis…L’ensemble est harmonieux et se lit bien… Et toujours, cette poésie qui vous caractérise !
Fid-ho LAKHA- Messages : 328
Date d'inscription : 07/08/2024
C'était comment, déjà, la pluie?
Le ciel est sec, autant que ses nuages.
Les lits des rivières, qui ne sont plus des rivières, ne rafraîchissent plus les galets, qui ne sont plus des galets, mais des pierres sans reflet.
Mes yeux sont secs.
Reste mon cœur, qui saigne encore.
Mais jusqu'à quand ?
Les lits des rivières, qui ne sont plus des rivières, ne rafraîchissent plus les galets, qui ne sont plus des galets, mais des pierres sans reflet.
Mes yeux sont secs.
Reste mon cœur, qui saigne encore.
Mais jusqu'à quand ?
Phil BOTTLE- Messages : 119
Date d'inscription : 06/08/2024
Age : 69
Localisation : Au pays des vents
Dolo Tarras, Jean Paul et Fid-ho LAKHA aiment ce message
Re: À l'ombre des cactus
Des galets sans reflet, quelle tristesse. Salut Phil, j'ai constaté ton arrivée mais n'ai pas eu le temps de tout voir, ton clavier chauffe encore ?:-)
Lix- Messages : 502
Date d'inscription : 05/08/2024
Phil BOTTLE aime ce message
Re: À l'ombre des cactus
Hello... il chauffe encore oui... et depuis le temps, il n'a pas arrêté. Il faut juste que je puisse trouver le temps de me familiariser avec les interfaces... Ce n'est pas une réserve que j'ai, ce sont les entrepôt d'Ikéa, de Lidl et d'Amazon réunis... à bientôt...
Phil BOTTLE- Messages : 119
Date d'inscription : 06/08/2024
Age : 69
Localisation : Au pays des vents
Fid-ho LAKHA aime ce message
Re: À l'ombre des cactus
Pôvres de nous, la cabane est à peine en construction qu'il faut déjà prévoir des extensions...
Lix- Messages : 502
Date d'inscription : 05/08/2024
Re: À l'ombre des cactus
Attention, pour certains, l'extension, ce peut être du passé, non?
Phil BOTTLE- Messages : 119
Date d'inscription : 06/08/2024
Age : 69
Localisation : Au pays des vents
Re: À l'ombre des cactus
Moi j'aime pas les tensions, passées ou futures, par contre ma tension oculaire (sans jeu de gros mots !) est toujours là !
Lix- Messages : 502
Date d'inscription : 05/08/2024
Phil BOTTLE aime ce message
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