penser/ juger
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penser/ juger
"je ne juge rien du tout", c'est une formule que l'on entend souvent et qui, chaque fois, m'interroge.
"Penser, c'est juger", je le crois. Si nous pensons, ce qui nous arrive quelques fois, nous jugeons.
Que nous doutions de notre compétence à bien juger est une toute autre affaire
"Penser, c'est juger", je le crois. Si nous pensons, ce qui nous arrive quelques fois, nous jugeons.
Que nous doutions de notre compétence à bien juger est une toute autre affaire
pehache- Messages : 250
Date d'inscription : 10/08/2024
Re: penser/ juger
et j'imagine que par là-dessus s'ajoutent des critères pour définir ce qu'est le "bien juger' et le "mal juger" ?
Lix- Messages : 927
Date d'inscription : 05/08/2024
Re: penser/ juger
Ah! Une toute autre question.
Dire que nous jugeons sans cesse ne préjuge en rien que nous le fassions bien.
Du moins, nous pouvons distinguer nos jugements fondés sur des opinions (du vide, plein de biais) et ceux reposant sur des raisonnements (tjs un peu biaisés aussi, hélas).
J'ajouterai, pour ce qui est du quotidien, que ce qui ne froisse pas la "common decency" me semble préférable.
Dire que nous jugeons sans cesse ne préjuge en rien que nous le fassions bien.
Du moins, nous pouvons distinguer nos jugements fondés sur des opinions (du vide, plein de biais) et ceux reposant sur des raisonnements (tjs un peu biaisés aussi, hélas).
J'ajouterai, pour ce qui est du quotidien, que ce qui ne froisse pas la "common decency" me semble préférable.
pehache- Messages : 250
Date d'inscription : 10/08/2024
Re: penser/ juger
Qu’entendez-vous par « common decency », Pehache ? faites-vous référence à G. Orwell ?
Je viens de découvrir cette expression, qu’elle est rattachée à G. Orwell et viens de parcourir en diagonale deux pdf de Bruce Bégout, trouvés facilement en faisant une recherche « common decency » mais ça paraît bien compliqué pour mon neurone…
Prenons un exemple : Lix écrit comme un pied, ce qu’elle ne sait pas puisque personne ne lui a jamais dit en face, elle est convaincue d’être exceptionnelle et qu’elle sera la référence littéraire pour les deux siècles à venir (au minimum ). Ne serait-il pas souhaitable que des gens compétents en la matière lui fasse comprendre que ce qu’elle écrit ne casse pas trois pattes à un canard et qu’il serait préférable qu’elle passe à autre chose ? (en y mettant les formes, évidemment). bah, me direz-vous, si elle envoie des propositions à des maisons d'édition et qu'elle se casse les dents à chaque fois, elle comprendra peut-être d'elle même, ou pas, et elle les traitera d'aveugles qui ne savent pas reconnaître sa valeur.
Je viens de découvrir cette expression, qu’elle est rattachée à G. Orwell et viens de parcourir en diagonale deux pdf de Bruce Bégout, trouvés facilement en faisant une recherche « common decency » mais ça paraît bien compliqué pour mon neurone…
Prenons un exemple : Lix écrit comme un pied, ce qu’elle ne sait pas puisque personne ne lui a jamais dit en face, elle est convaincue d’être exceptionnelle et qu’elle sera la référence littéraire pour les deux siècles à venir (au minimum ). Ne serait-il pas souhaitable que des gens compétents en la matière lui fasse comprendre que ce qu’elle écrit ne casse pas trois pattes à un canard et qu’il serait préférable qu’elle passe à autre chose ? (en y mettant les formes, évidemment). bah, me direz-vous, si elle envoie des propositions à des maisons d'édition et qu'elle se casse les dents à chaque fois, elle comprendra peut-être d'elle même, ou pas, et elle les traitera d'aveugles qui ne savent pas reconnaître sa valeur.
Lix- Messages : 927
Date d'inscription : 05/08/2024
Re: penser/ juger
Si x "écrit comme un pied" mais y prend son pied, où est le souci ?
(...) "est convaincue d’être exceptionnelle et qu’elle sera la référence littéraire pour les deux siècles à venir" Là, il y a une démesure dont ses proches devraient l'avertir.
Sur la common decency orwellienne (et bien plus) je ne saurai trop conseiller la lecture de Michéa, ou, a minima, l'écoute de ses (trop rares) interventions publiques.
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(...) "est convaincue d’être exceptionnelle et qu’elle sera la référence littéraire pour les deux siècles à venir" Là, il y a une démesure dont ses proches devraient l'avertir.
Sur la common decency orwellienne (et bien plus) je ne saurai trop conseiller la lecture de Michéa, ou, a minima, l'écoute de ses (trop rares) interventions publiques.
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pehache- Messages : 250
Date d'inscription : 10/08/2024
Re: penser/ juger
Hello,
Est-ce que l'on peut penser sans juger ? Je le crois.
« je ne juge rien du tout » : dans les séries de flics, ils le disent souvent, lol !
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Si x "écrit comme un pied" mais y prend son pied, où est le souci ?
Aucun souci, et x aurait tort de se gêner parce qu'en plus rien nous dit que y écrit mieux. Là tout est une question de jugement si l'on peut dire.
Est-ce que l'on peut penser sans juger ? Je le crois.
« je ne juge rien du tout » : dans les séries de flics, ils le disent souvent, lol !
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Si x "écrit comme un pied" mais y prend son pied, où est le souci ?
Aucun souci, et x aurait tort de se gêner parce qu'en plus rien nous dit que y écrit mieux. Là tout est une question de jugement si l'on peut dire.
Dolo Tarras- Messages : 181
Date d'inscription : 06/08/2024
Fid-ho LAKHA et pehache aiment ce message
Re: penser/ juger
Je crois qu'on peut distinguer le goût et le jugement.
Les vers de Lamartine sont formellement admirables. // Lamartine m'endort quand il ne me met pas de mauvaise humeur. On peut avoir deux regards distincts face une œuvre: du pur plaisir/ un plaisir secondarisé nourri de connaissance. On peut n'avoir que l'un. Parfois, aucun. [size=10](Me fait penser que je vais poster un petit texte sur ce sujet)[/size
On pourrait dire aimer avec le coeur et/ou l'esprit.
Les vers de Lamartine sont formellement admirables. // Lamartine m'endort quand il ne me met pas de mauvaise humeur. On peut avoir deux regards distincts face une œuvre: du pur plaisir/ un plaisir secondarisé nourri de connaissance. On peut n'avoir que l'un. Parfois, aucun. [size=10](Me fait penser que je vais poster un petit texte sur ce sujet)[/size
On pourrait dire aimer avec le coeur et/ou l'esprit.
pehache- Messages : 250
Date d'inscription : 10/08/2024
Dolo Tarras aime ce message
Re: penser/ juger
Aimer avec le cœur me semble être une bonne option.
Quand vous écrivez "parfois aucun" cela voudrait dire que le texte lu n'est pas apprécié ou laisse indifférent
Quand vous écrivez "parfois aucun" cela voudrait dire que le texte lu n'est pas apprécié ou laisse indifférent
Lix- Messages : 927
Date d'inscription : 05/08/2024
pehache aime ce message
Re: penser/ juger
Du coup, après la publication de Pehache des "il y a deux types de textes", m'est passé par tête le texte de Buckowski : vous voulez être écrivain ?
J'en ai trouvé une version, je ne sais pas si elle est complète.
Ha ha, j'allais dire... Qu'en pensez-vous ?
Alors vous voulez être écrivain ? (So you want to be a writer ?)
si cela ne sort pas de vous comme une explosion
en dépit de tout,
n’écrivez pas.
si cela ne vient pas sans sollicitation de
votre cœur et votre esprit et votre bouche
et vos tripes,
n’écrivez pas.
s’il vous faut vous asseoir des heures
à fixer votre écran d’ordinateur
ou plié en deux sur votre machine à écrire
à chercher les mots,
n’écrivez pas.
si vous le faites pour l’argent ou la gloire,
n’écrivez pas.
si vous le faites parce que vous voulez
mettre des femmes dans votre lit,
n’écrivez pas.
s’il vous faut rester assis là
réécrivant encore et encore,
n’écrivez pas.
si c’est déjà difficile rien que d’y penser,
n’écrivez pas.
si vous essayez d’imiter l’écriture de quelqu’un d’autre,
oubliez.
si vous devez attendre que cela rugisse hors de vous,
alors attendez patiemment.
mais si cela ne rugit jamais hors de vous,
alors faites autre chose.
s’il vous faut le lire à votre femme
ou votre compagne ou à votre compagnon
ou vos parents ou qui que ce soit,
vous n’êtes pas prêt.
ne soyez pas comme tant d’écrivains,
ne soyez pas comme ces milliers de
gens qui se targuent d’être écrivains,
ne soyez pas superficiel et ennuyeux et
prétentieux, ne vous consumez pas d’un amour narcissique.
les librairies du monde ont
baillé jusqu’à s’assoupir d’écrivains
comme ceux-là.
n’en rajoutez pas.
n’écrivez pas.
à moins que cela ne sorte
de votre âme comme une fusée,
à moins que rester muet
ne vous rende fou ou
suicidaire ou assassin.
n’écrivez pas.
à moins que le soleil en vous
ne vous brûle les tripes,
n’écrivez pas.
quand le moment viendra,
et si vous avez été choisi,
cela se fera
tout seul et cela continuera
jusqu’à votre mort ou jusqu’à ce que cela meurt en vous.
il n’y a pas d’autre manière
et il n’y en a jamais eu d’autre.
Charles Bukowski
J'en ai trouvé une version, je ne sais pas si elle est complète.
Ha ha, j'allais dire... Qu'en pensez-vous ?
Alors vous voulez être écrivain ? (So you want to be a writer ?)
si cela ne sort pas de vous comme une explosion
en dépit de tout,
n’écrivez pas.
si cela ne vient pas sans sollicitation de
votre cœur et votre esprit et votre bouche
et vos tripes,
n’écrivez pas.
s’il vous faut vous asseoir des heures
à fixer votre écran d’ordinateur
ou plié en deux sur votre machine à écrire
à chercher les mots,
n’écrivez pas.
si vous le faites pour l’argent ou la gloire,
n’écrivez pas.
si vous le faites parce que vous voulez
mettre des femmes dans votre lit,
n’écrivez pas.
s’il vous faut rester assis là
réécrivant encore et encore,
n’écrivez pas.
si c’est déjà difficile rien que d’y penser,
n’écrivez pas.
si vous essayez d’imiter l’écriture de quelqu’un d’autre,
oubliez.
si vous devez attendre que cela rugisse hors de vous,
alors attendez patiemment.
mais si cela ne rugit jamais hors de vous,
alors faites autre chose.
s’il vous faut le lire à votre femme
ou votre compagne ou à votre compagnon
ou vos parents ou qui que ce soit,
vous n’êtes pas prêt.
ne soyez pas comme tant d’écrivains,
ne soyez pas comme ces milliers de
gens qui se targuent d’être écrivains,
ne soyez pas superficiel et ennuyeux et
prétentieux, ne vous consumez pas d’un amour narcissique.
les librairies du monde ont
baillé jusqu’à s’assoupir d’écrivains
comme ceux-là.
n’en rajoutez pas.
n’écrivez pas.
à moins que cela ne sorte
de votre âme comme une fusée,
à moins que rester muet
ne vous rende fou ou
suicidaire ou assassin.
n’écrivez pas.
à moins que le soleil en vous
ne vous brûle les tripes,
n’écrivez pas.
quand le moment viendra,
et si vous avez été choisi,
cela se fera
tout seul et cela continuera
jusqu’à votre mort ou jusqu’à ce que cela meurt en vous.
il n’y a pas d’autre manière
et il n’y en a jamais eu d’autre.
Charles Bukowski
Lix- Messages : 927
Date d'inscription : 05/08/2024
Re: penser/ juger
Du Buk.
J'ai lu pas mal de ses livres, presque tous, je crois. Si certaines de ses nouvelles me scotchent, j'ai un avis plus partagé sur sa "poésie".
En quoi le (bon, à mon humble avis) texte ci-dessus ressortit-il de la poésie ?
Où est le rythme ? Où, l'utilisation de toute la complexité de la langue ?
Je ne parle pas d'alex'. St John Perse, ça souffle.
A part la typographie, donc, en quoi ce texte est-il poétique ?
Ce n'est pas la traduction qui trahit. On a la même chose en français (souvent en mauvais), ces textes qui ne relèvent d'aucun genre et qu'on baptise de poésie parce qu'on ne sait qu'en faire.
De la fausse-monnaie. Qui met en colère le Diogène-au-petit-pied que je suis.
J'ai lu pas mal de ses livres, presque tous, je crois. Si certaines de ses nouvelles me scotchent, j'ai un avis plus partagé sur sa "poésie".
En quoi le (bon, à mon humble avis) texte ci-dessus ressortit-il de la poésie ?
Où est le rythme ? Où, l'utilisation de toute la complexité de la langue ?
Je ne parle pas d'alex'. St John Perse, ça souffle.
A part la typographie, donc, en quoi ce texte est-il poétique ?
Ce n'est pas la traduction qui trahit. On a la même chose en français (souvent en mauvais), ces textes qui ne relèvent d'aucun genre et qu'on baptise de poésie parce qu'on ne sait qu'en faire.
De la fausse-monnaie. Qui met en colère le Diogène-au-petit-pied que je suis.
pehache- Messages : 250
Date d'inscription : 10/08/2024
Re: penser/ juger
pehache a écrit:Du Buk.
J'ai lu pas mal de ses livres, presque tous, je crois. Si certaines de ses nouvelles me scotchent, j'ai un avis plus partagé sur sa "poésie".
En quoi le (bon, à mon humble avis) texte ci-dessus ressortit-il de la poésie ?
Où est le rythme ? Où, l'utilisation de toute la complexité de la langue ?
Je ne parle pas d'alex'. St John Perse, ça souffle.
A part la typographie, donc, en quoi ce texte est-il poétique ?
Ce n'est pas la traduction qui trahit. On a la même chose en français (souvent en mauvais), ces textes qui ne relèvent d'aucun genre et qu'on baptise de poésie parce qu'on ne sait qu'en faire.
De la fausse-monnaie. Qui met en colère le Diogène-au-petit-pied que je suis.
Kafka... "la hache qui brise la mer qui est en nous"...
pehache- Messages : 250
Date d'inscription : 10/08/2024
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