10. Les amants cabossés (suivis de) Bêle toujours
La cabane de la clairière :: Histoires "longues", recueils. Regroupement des "épisodes" postés à l'unité. :: Au café des destins croisés par Pehache
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10. Les amants cabossés (suivis de) Bêle toujours
Les amants cabossés
Ils hésitaient à se reconnaître. La photo qu’ils avaient présentée n’était pourtant ni trop flatteuse, ni trop différente de la réalité.
Était-ce une façon de se composer sinon un personnage, du moins une posture, de se présenter sous une version pas trop sûre d’elle, était-ce que l’autre, après tout, ne ressemblait pas vraiment à ce qu’elle s’était imaginée ? Peut-être doutait-elle d’elle, tout simplement. Toujours est-il qu’elle avait cru ses cheveux châtains, lui confia-elle, pas remarqué non plus qu’ils fussent si longs. Il s’en excusa. De même pour le blanc dominant.
Lui n’avait pas douté une seconde. Ou, du moins, pas douté que ce fût elle. Mais douté de lui: elle m’a vu, je ne lui conviens pas, elle feint de ne pas me reconnaître. Elle s’en va.
Dans son regard, sur ses épaules aussi, le renoncement déploya ses lourdes ailes grises.
Il se retourna, pourtant. Elle s’était encoignée dans le fond le plus sombre de la salle, près de la porte des WC. Elle faisait mine d’essuyer ses cheveux, blond châtain, mouillés. Elle le regardait.
Il lui a adressé un vague et pauvre sourire. Alors, elle est venue s’asseoir en face de lui, à cette table, en face du bar. Lui, long et sec, elle, ronde et belle.
Ils se taisaient, maintenant. Se jaugeaient. Tu as une belle voix. Et toi, de jolies jambes et un sourire enchanteur. Et il rougit.
Je leur apportai deux bières, qu’ils n’avaient pas commandées. «Cadeau de la maison. Et il y a un concert, ce soir, dans l’arrière-salle, vous devriez venir. Regardez l’affiche en sortant.» Un sourire, et, ange tutélaire, je fermai alors mes pavillons et les laissai, mes deux tourtereaux cabossés, tenter de s’inventer… quoi donc ? une amourette ? un grand et neuf chagrin ? ou, pourquoi pas ?, jouvenceaux à jamais, un chemin, un chemin caillouteux, escarpé, semé de ronces griffues; le chemin d’un amour adulte.
Jean-Mi, facétieux Jean-Mi, lesté de quelques demis, a trouvé le moment opportun pour :
Elle avait les seins un peu lourds
J’avais une veste de velours
Elle affichait un air moqueur
Par dessus ses taches de rousseur
Elle avait fait quelques escales
Avait perdu quelques pétales
J’avais deux trois kilos de trop
Qui me donnaient un air costaud
Elle avait juste un peu de bleu
Autour des yeux qu’elle avait verts
J’ai enlevé mon pull-over
Et l’ai posé sur ses épaules
Elle avait une voix posée
Et les lèvres si accueillantes
Que je crois bien que j’ai osé
Lui dire qu’elle était bandante
Elle a demandé un autre verre
L’automne avait des airs d’hiver
L’orchestre jouait, prémonitoire,
Du jazz à vous fout'e le cafard
Quand son mari a dit chérie
Très doucement alors j’ai ri
Je suis allé reprendre un verre
En lui laissant mon pull-over
Elle avait les seins un peu lourds
J’avais une veste de velours
…
elle a gardé mon pull-over
Bêle toujours
Je me souviens dessous les mailles
Dessous les mots de nos étreintes
Il ne m’en reste que la limaille
Sous la fournaise enfin éteinte
De nos amours reste l’émail
Reste l’écorce restent les feintes
Saveur de pomme ou goût de paille
Parfum des saisons défuntes
De nos serments reste l’écaille
La chair à jamais hors d’atteinte
De nos aciers seule la paille
A survécu telle une pointe
Je me souviens comme éventail
De tous nos mots comme de plaintes
Je me souviens et puis je bâille
Au souvenir d’amours défuntes
C’est ça, c’est ça, bêle toujours…
Je contemple l’une des cartes postales accrochées à même la glace, derrière le comptoir. Ce qu’on appelle une photo d’art, sans doute. On y voit un intérieur maghrébin reconnaissable au mobilier et aux enjolivures en stuc qui courent le long du plafond…
Un plafond, immense, blanc, qui dévore l’image.
Je fais durer ma bière.
Dans le miroir, prudemment, j’observe deux denses et minces formes noires, d’où semble émaner la force même, le Mana.
On ne les imaginerait pas jouant au tiercé, ces deux là, échangeant des tuyaux, du genre : Bléno IV dans la sixième, Tuméfié du Neurone, dans la seconde. Non. Pas eux.
On ne les imaginerait pas même en face à face. Ou alors, pour une partie de go, peut-être, une partie infiniment lente au sort toujours reporté.
Mais plus probablement, non, ils ne se parlent pas. Qu’attendent-ils, patiemment, ici précisément ? Quels enjeux ont-ils pu leur assigner cette place ? Quels destins ?
Nulle haine, dans leurs yeux miraculeusement et brièvement croisés. Juste une infinie distance. Comme s’ils vous transperçaient. Pour dire les choses comme elles sont, il faudrait les regarder de loin- et avoir oublié ses lunettes!- pour les prendre pour autre chose que ce qu’ils sont. Et, dés lors, la prudence exige d’en dire le moins possible et de ne les déranger sous aucun prétexte.
Tous les clients ne sont pas du même acabit, bien sûr. La seule présence de ces entités aimables, si, si, forcément, douces Euménides, suffirait à alimenter l’Europe entière en énergie vitale. Ou létale.
Chut, chut, chut !
D’un mouvement de tête, je peux faire le tour de toutes les divisions, mais c’est comme ça partout, n’est-ce pas ? Toute la gamme humaine. Tenez, dans le même genre d’idées, l’eau du Gange où se mêlent les cendres du Mahatma défunt et les excréments de l’intouchable paria. Pareil. En moins poétiquement exprimé, sans doute.
Le chantiste, Jean-Mi, comme l’appelle le patron, accapare l’attention de ce dernier. Ils ont tous les deux le verre à la main. Je prends en route.
« Ça me troue le cul ! Tu te rends compte ? Je te la répète, c’est trop fort. C’était hier, à la radio, une brève, un couple qui s’est tué en voiture, attends, pas dans la même voiture, chacun venait en sens contraire. L’info ne disait pas si c’était une ligne droite ou une sortie de virage, ça change tout, tu comprends ! Paf ! le choc dans le virage, juste le temps de se reconnaître… putin de fatalité ! Et crac la mort.
Bon, mais si c’est une ligne droite… deux possibilités : prémédité ?- ou pas. Juste un instant d’inattention… Tu imagines… merde, j’ai oublié mes cachous ! Je fais demi-tour sur les chapeaux de roue, vroum, vroum, les cachous ! Et vlan !
Leurs regards, tu y penses, à leurs regards ? »
Je décroche. Laisse le patron se dépêtrer de la gouaille du Jean-Mi, de sa barbe rousse et de son petit ventre rond.
L’autre là, dans le coin, le fonctionnaire, qui ne lâche pas la porte des yeux… Qu’est-ce qu’il attend, lui ? Il y a de l’angoisse et de l’espoir, dans ses yeux. Ce n’est donc pas un rendez-vous pénible qu’il guette…
Quelques pochetrons, ça entre, ça sort, ça entre mouillé, ça s’humecte le gosier et, à peine amarré, ça repart, vers un autre rade, une autre bouée, une autre bouteille… Destins d’épaves, mauvais karma.
Mouvement. La fille accrochée à sa clope se lève, se dirige vers les toilettes. Joli brin de fille, malgré le nez et les yeux rouges. Mais secs. Un grand chagrin d’amour, un !
La cloche sonne et un abominable, flanqué d’un clébard, inspecte les lieux, puis se dirige vers le bar.
Je ne vous ai pas dit pourquoi j’étais là… J’ai joué le coup du pochard, un classique. Bien se faire remarquer, c’est comme ça qu’on se fait oublier, dans un lieu public, si on est un… privé. Un privé qu’on a chargé de… mais excusez-moi, j’en dis trop, trop tôt, je vais plutôt aller aux cabinets, si vous permettez.
Le patron est un taré de première ! Accroché sur la face intérieure de la porte de ses chiottes pour hommes, (mais quelles insanités a-t-il pu accrocher dans celle des femmes ?) il y a ça :
IMBECILLITE
J’entends graver ailleurs, (mais c’est toujours ailleurs), les mots : « IMBECILLITE ». Mais, peut-être, n’y a-t-il qu’un seul mot (« imbécillité »). J’entends cela parfaitement ; le choc du burin contre l’ouate délicate de tempes argentées. C’est profondément beau. Quelques esprits forts ricanent, naturellement, mais ressentent-ils cette perfection absolue du son, le grattement laborieux de ce couteau, le frottement rythmé de cette lime sur la plaie de leur écorce.
Les mots « IMBECILLITE » sont plusieurs, ou bien le mot « imbécillité » est plural. Je ne saurais dire, au juste. Mais j’entends tout cela parfaitement. Le marteau-piqueur pénètre doucement, pénètre tendrement la peau nacrée de l’asphalte et mes narines palpitent à l’odeur indéfinissable et poivrée de la pluie sur le bitume déliquescent.
C’est suprêmement beau.
Il y a dans l’air comme un gazouillis d’oiseaux sur les épaules d’un saint.
J’entends-(très distinctement)-une machine à écrire qui tape du bout des lèvres, vermeilles comme il se doit, les mots : « IMBECILLITE ».
Tiens, j’ai justement un truc au fond de ma poche… J’enlève son imbécillité et je fixe ma feuille entre les pinces du crocodile.
Mais, entre nous, des gens qui accrochent ce genre de texte, justement là, qu’en penser, hein ?
Ils hésitaient à se reconnaître. La photo qu’ils avaient présentée n’était pourtant ni trop flatteuse, ni trop différente de la réalité.
Était-ce une façon de se composer sinon un personnage, du moins une posture, de se présenter sous une version pas trop sûre d’elle, était-ce que l’autre, après tout, ne ressemblait pas vraiment à ce qu’elle s’était imaginée ? Peut-être doutait-elle d’elle, tout simplement. Toujours est-il qu’elle avait cru ses cheveux châtains, lui confia-elle, pas remarqué non plus qu’ils fussent si longs. Il s’en excusa. De même pour le blanc dominant.
Lui n’avait pas douté une seconde. Ou, du moins, pas douté que ce fût elle. Mais douté de lui: elle m’a vu, je ne lui conviens pas, elle feint de ne pas me reconnaître. Elle s’en va.
Dans son regard, sur ses épaules aussi, le renoncement déploya ses lourdes ailes grises.
Il se retourna, pourtant. Elle s’était encoignée dans le fond le plus sombre de la salle, près de la porte des WC. Elle faisait mine d’essuyer ses cheveux, blond châtain, mouillés. Elle le regardait.
Il lui a adressé un vague et pauvre sourire. Alors, elle est venue s’asseoir en face de lui, à cette table, en face du bar. Lui, long et sec, elle, ronde et belle.
Ils se taisaient, maintenant. Se jaugeaient. Tu as une belle voix. Et toi, de jolies jambes et un sourire enchanteur. Et il rougit.
Je leur apportai deux bières, qu’ils n’avaient pas commandées. «Cadeau de la maison. Et il y a un concert, ce soir, dans l’arrière-salle, vous devriez venir. Regardez l’affiche en sortant.» Un sourire, et, ange tutélaire, je fermai alors mes pavillons et les laissai, mes deux tourtereaux cabossés, tenter de s’inventer… quoi donc ? une amourette ? un grand et neuf chagrin ? ou, pourquoi pas ?, jouvenceaux à jamais, un chemin, un chemin caillouteux, escarpé, semé de ronces griffues; le chemin d’un amour adulte.
Jean-Mi, facétieux Jean-Mi, lesté de quelques demis, a trouvé le moment opportun pour :
Elle avait les seins un peu lourds
J’avais une veste de velours
Elle affichait un air moqueur
Par dessus ses taches de rousseur
Elle avait fait quelques escales
Avait perdu quelques pétales
J’avais deux trois kilos de trop
Qui me donnaient un air costaud
Elle avait juste un peu de bleu
Autour des yeux qu’elle avait verts
J’ai enlevé mon pull-over
Et l’ai posé sur ses épaules
Elle avait une voix posée
Et les lèvres si accueillantes
Que je crois bien que j’ai osé
Lui dire qu’elle était bandante
Elle a demandé un autre verre
L’automne avait des airs d’hiver
L’orchestre jouait, prémonitoire,
Du jazz à vous fout'e le cafard
Quand son mari a dit chérie
Très doucement alors j’ai ri
Je suis allé reprendre un verre
En lui laissant mon pull-over
Elle avait les seins un peu lourds
J’avais une veste de velours
…
elle a gardé mon pull-over
Bêle toujours
Je me souviens dessous les mailles
Dessous les mots de nos étreintes
Il ne m’en reste que la limaille
Sous la fournaise enfin éteinte
De nos amours reste l’émail
Reste l’écorce restent les feintes
Saveur de pomme ou goût de paille
Parfum des saisons défuntes
De nos serments reste l’écaille
La chair à jamais hors d’atteinte
De nos aciers seule la paille
A survécu telle une pointe
Je me souviens comme éventail
De tous nos mots comme de plaintes
Je me souviens et puis je bâille
Au souvenir d’amours défuntes
C’est ça, c’est ça, bêle toujours…
Je contemple l’une des cartes postales accrochées à même la glace, derrière le comptoir. Ce qu’on appelle une photo d’art, sans doute. On y voit un intérieur maghrébin reconnaissable au mobilier et aux enjolivures en stuc qui courent le long du plafond…
Un plafond, immense, blanc, qui dévore l’image.
Je fais durer ma bière.
Dans le miroir, prudemment, j’observe deux denses et minces formes noires, d’où semble émaner la force même, le Mana.
On ne les imaginerait pas jouant au tiercé, ces deux là, échangeant des tuyaux, du genre : Bléno IV dans la sixième, Tuméfié du Neurone, dans la seconde. Non. Pas eux.
On ne les imaginerait pas même en face à face. Ou alors, pour une partie de go, peut-être, une partie infiniment lente au sort toujours reporté.
Mais plus probablement, non, ils ne se parlent pas. Qu’attendent-ils, patiemment, ici précisément ? Quels enjeux ont-ils pu leur assigner cette place ? Quels destins ?
Nulle haine, dans leurs yeux miraculeusement et brièvement croisés. Juste une infinie distance. Comme s’ils vous transperçaient. Pour dire les choses comme elles sont, il faudrait les regarder de loin- et avoir oublié ses lunettes!- pour les prendre pour autre chose que ce qu’ils sont. Et, dés lors, la prudence exige d’en dire le moins possible et de ne les déranger sous aucun prétexte.
Tous les clients ne sont pas du même acabit, bien sûr. La seule présence de ces entités aimables, si, si, forcément, douces Euménides, suffirait à alimenter l’Europe entière en énergie vitale. Ou létale.
Chut, chut, chut !
D’un mouvement de tête, je peux faire le tour de toutes les divisions, mais c’est comme ça partout, n’est-ce pas ? Toute la gamme humaine. Tenez, dans le même genre d’idées, l’eau du Gange où se mêlent les cendres du Mahatma défunt et les excréments de l’intouchable paria. Pareil. En moins poétiquement exprimé, sans doute.
Le chantiste, Jean-Mi, comme l’appelle le patron, accapare l’attention de ce dernier. Ils ont tous les deux le verre à la main. Je prends en route.
« Ça me troue le cul ! Tu te rends compte ? Je te la répète, c’est trop fort. C’était hier, à la radio, une brève, un couple qui s’est tué en voiture, attends, pas dans la même voiture, chacun venait en sens contraire. L’info ne disait pas si c’était une ligne droite ou une sortie de virage, ça change tout, tu comprends ! Paf ! le choc dans le virage, juste le temps de se reconnaître… putin de fatalité ! Et crac la mort.
Bon, mais si c’est une ligne droite… deux possibilités : prémédité ?- ou pas. Juste un instant d’inattention… Tu imagines… merde, j’ai oublié mes cachous ! Je fais demi-tour sur les chapeaux de roue, vroum, vroum, les cachous ! Et vlan !
Leurs regards, tu y penses, à leurs regards ? »
Je décroche. Laisse le patron se dépêtrer de la gouaille du Jean-Mi, de sa barbe rousse et de son petit ventre rond.
L’autre là, dans le coin, le fonctionnaire, qui ne lâche pas la porte des yeux… Qu’est-ce qu’il attend, lui ? Il y a de l’angoisse et de l’espoir, dans ses yeux. Ce n’est donc pas un rendez-vous pénible qu’il guette…
Quelques pochetrons, ça entre, ça sort, ça entre mouillé, ça s’humecte le gosier et, à peine amarré, ça repart, vers un autre rade, une autre bouée, une autre bouteille… Destins d’épaves, mauvais karma.
Mouvement. La fille accrochée à sa clope se lève, se dirige vers les toilettes. Joli brin de fille, malgré le nez et les yeux rouges. Mais secs. Un grand chagrin d’amour, un !
La cloche sonne et un abominable, flanqué d’un clébard, inspecte les lieux, puis se dirige vers le bar.
Je ne vous ai pas dit pourquoi j’étais là… J’ai joué le coup du pochard, un classique. Bien se faire remarquer, c’est comme ça qu’on se fait oublier, dans un lieu public, si on est un… privé. Un privé qu’on a chargé de… mais excusez-moi, j’en dis trop, trop tôt, je vais plutôt aller aux cabinets, si vous permettez.
Le patron est un taré de première ! Accroché sur la face intérieure de la porte de ses chiottes pour hommes, (mais quelles insanités a-t-il pu accrocher dans celle des femmes ?) il y a ça :
IMBECILLITE
J’entends graver ailleurs, (mais c’est toujours ailleurs), les mots : « IMBECILLITE ». Mais, peut-être, n’y a-t-il qu’un seul mot (« imbécillité »). J’entends cela parfaitement ; le choc du burin contre l’ouate délicate de tempes argentées. C’est profondément beau. Quelques esprits forts ricanent, naturellement, mais ressentent-ils cette perfection absolue du son, le grattement laborieux de ce couteau, le frottement rythmé de cette lime sur la plaie de leur écorce.
Les mots « IMBECILLITE » sont plusieurs, ou bien le mot « imbécillité » est plural. Je ne saurais dire, au juste. Mais j’entends tout cela parfaitement. Le marteau-piqueur pénètre doucement, pénètre tendrement la peau nacrée de l’asphalte et mes narines palpitent à l’odeur indéfinissable et poivrée de la pluie sur le bitume déliquescent.
C’est suprêmement beau.
Il y a dans l’air comme un gazouillis d’oiseaux sur les épaules d’un saint.
J’entends-(très distinctement)-une machine à écrire qui tape du bout des lèvres, vermeilles comme il se doit, les mots : « IMBECILLITE ».
Tiens, j’ai justement un truc au fond de ma poche… J’enlève son imbécillité et je fixe ma feuille entre les pinces du crocodile.
Mais, entre nous, des gens qui accrochent ce genre de texte, justement là, qu’en penser, hein ?
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