FATALITAS

Je gis six pieds sous terre
boulotté par les vers.
D'un coup de revolver
J'ai mordu la poussière.


J'aurais pu en rivière
corde au pieds une pierre
oublier la lumière,
Me retrouver, misère,
Jeté par la portière
La tête la première
Et fermer les paupières
Enfoui dans le désert
Ou de façon grossière
Au fond d'une carrière
Sous un vieux tas de pierres.


Mais le tueur hier
De plus belle manière
M'a promis cimetière :
D'un coup de révolver
Il m'a fait mon affaire
Et m'a laissé par terre
Sans frais ni honoraires.


Tout ça pour l'adultère
Commis sur sa mégère
Femme bien ordinaire
Ma foi. Je suis pas fier
De n'avoir pas su faire
Deux-trois pas en arrière
Quand j'ai vu la rombière.


Sexuelle misère...
Que m'as-tu donc fait faire ?
Aller montrer 'pépère'
À une bayadère
Mariée à un gangster !
Pas trouvé mieux à faire ?


Au paradis j'espère
Ou peut-être en enfer
Ils servent de la bière
Meilleure et moins austère
Que celle du cimetière.


Je suis six pieds sous terre
boulotté par les vers.
D'un coup de revolver
J'ai mordu la poussière.

toutes les rimes en R, siouplé ! bien vu avec la bayadère

Lix a écrit:toutes les rimes en R, siouplé ! bien vu avec la bayadère

Hé oui je sais peuchère
Que parfois j'exagère.


Pour c'qu'est d'la bayadère
J'ai sonné l'dictionnaire,
J'y'ai trouvé la mémère
Aux œillades incendiaires
Et sans en avoir l'air
J'l'ai filée dans l'histouère.
J'trouve qu'ça fait bien l'affaire
De foutre un mot mystère
En plein milieu des vers.


J'lui collais une berbère
C'aurait fait moins gangster
Surtout si l'dromadaire
Se pointait par l'arrière
La bosse de travers
Arrivant du désert 
Tout couvert de poussière !


De quoi j'aurais eu l'air ?

Et sous le réverbère
Tapine un berbère
Pas une amère mouquère,
Mais une vraie berbère
À l’œil un peu sévère
Sa hanche de travers
Comme en nos temps naguère
Au temps d'avant la guerre...