Canapé
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Canapé
Allongé sur mon canapé après une journée de travail banale et un retour marqué par une pluie généreuse, j’étais bercé par le moteur d’une voiture. J’imaginais la personne qui était au volant et pourquoi elle laissait tourner son moteur, et c’était comme le début d’une histoire qui ne commençait que pour me reposer ou m’endormir.
L’interphone sonna chez la voisine du dessous : soulagé que ce ne fût pas chez moi qu’on eut sonné, je fis cet étonnant mouvement des bras vers le ciel en guise de remerciement. Tiens, ce n’était pas moi, ça. Le bras gauche restant en l’air, l’autre s’abaissa lentement, toujours tendu, vers la table basse, pour finalement attraper la bouteille de whisky. Les enfants du dessus se mirent à jouer aux billes. Ce cliquetis irrégulier et imprévisible sauf quand une bille se mettait à rebondir, c’était un bruit qui avait quelque chose de rassurant. En me servant un verre, je remarquai une chose : le moteur de la voiture avait disparu sans le vouloir.
Je portai mon verre à mes lèvres pour aspirer une minuscule gorgée. Un japonais que je goûtais pour la première fois, mon diététicien m’en avait dit le plus grand bien.
“Sans le vouloir”. Le moteur de la voiture avait disparu sans le vouloir. Pourquoi avoir pensé cela ? Le moteur avait disparu sans que je m’en aperçoive. Ça, oui. Mais penser “sans le vouloir”, c’était prêter au moteur ou à la voiture une intention (ou son absence) qui venait remplacer une conscientisation (ou son absence) de ma part. Enfin, je ne savais plus. Ça devenait trouble. Et troublant : je n’avais pas voulu que le moteur disparaisse et il avait quand même disparu. Était-ce cela ? Il avait quand même disparu. Sans moi. Sans que je le veuille. C’était une façon de me mettre à la place du monde en bricolant tant bien que mal la syntaxe pour que “quelque chose” rentre dans les cases. J’étais en train d’essayer de comprendre ce qui venait de se passer en moi. J’avais envie de ranger le whisky mais pour cela il fallait se lever. J’eus la drôle d’impression que le plafond me regardait et cela me rappela mon amie peintre Mélanie qui m’avait dit un jour qu’elle avait un projet de tableau qui figurerait ce que verrait ledit tableau s’il pouvait voir. Je vis Mélanie en train de me peindre allongé sur mon canapé, vu du plafond. Le plafond me fit penser aux billes. Elles avaient disparu.
Oui, elles avaient disparu.
L’interphone sonna chez la voisine du dessous : soulagé que ce ne fût pas chez moi qu’on eut sonné, je fis cet étonnant mouvement des bras vers le ciel en guise de remerciement. Tiens, ce n’était pas moi, ça. Le bras gauche restant en l’air, l’autre s’abaissa lentement, toujours tendu, vers la table basse, pour finalement attraper la bouteille de whisky. Les enfants du dessus se mirent à jouer aux billes. Ce cliquetis irrégulier et imprévisible sauf quand une bille se mettait à rebondir, c’était un bruit qui avait quelque chose de rassurant. En me servant un verre, je remarquai une chose : le moteur de la voiture avait disparu sans le vouloir.
Je portai mon verre à mes lèvres pour aspirer une minuscule gorgée. Un japonais que je goûtais pour la première fois, mon diététicien m’en avait dit le plus grand bien.
“Sans le vouloir”. Le moteur de la voiture avait disparu sans le vouloir. Pourquoi avoir pensé cela ? Le moteur avait disparu sans que je m’en aperçoive. Ça, oui. Mais penser “sans le vouloir”, c’était prêter au moteur ou à la voiture une intention (ou son absence) qui venait remplacer une conscientisation (ou son absence) de ma part. Enfin, je ne savais plus. Ça devenait trouble. Et troublant : je n’avais pas voulu que le moteur disparaisse et il avait quand même disparu. Était-ce cela ? Il avait quand même disparu. Sans moi. Sans que je le veuille. C’était une façon de me mettre à la place du monde en bricolant tant bien que mal la syntaxe pour que “quelque chose” rentre dans les cases. J’étais en train d’essayer de comprendre ce qui venait de se passer en moi. J’avais envie de ranger le whisky mais pour cela il fallait se lever. J’eus la drôle d’impression que le plafond me regardait et cela me rappela mon amie peintre Mélanie qui m’avait dit un jour qu’elle avait un projet de tableau qui figurerait ce que verrait ledit tableau s’il pouvait voir. Je vis Mélanie en train de me peindre allongé sur mon canapé, vu du plafond. Le plafond me fit penser aux billes. Elles avaient disparu.
Oui, elles avaient disparu.
Titi- Messages : 176
Date d'inscription : 08/08/2024
Localisation : Perpignan
Lix, Phil BOTTLE et pehache aiment ce message
Re: Canapé
Allez, reprenons une lampée de visky
Lix- Messages : 924
Date d'inscription : 05/08/2024
Titi aime ce message
Re: Canapé
Les plafonds sont mauvais pour la santé. Comme disent les peintre naturistye, natrutis, naturalistes, vive la belle étoile... et laissons l'art régner. ;-)
Phil BOTTLE- Messages : 334
Date d'inscription : 06/08/2024
Age : 69
Localisation : Au pays des vents
Titi aime ce message
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