La commande

Lorsque je me suis décidé à passer cette commande, j’ai entendu la petite voix intérieure. C’était insensé de dépenser tant d’argent et je devais oublier mon idée.

Je n’ai fait qu’y penser.

Bien sûr, je n’étais pas vraiment obligé. Mais est-ce que j’avais toujours acheté le strict nécessaire et rien de plus ? Il m’était bien arrivé de me payer ou d’offrir du superflu, non ? Et pourquoi pas cette fois ? Le prix ? C’était vraiment beaucoup d’argent, oui, mais était-ce bien raisonnable de toujours l’être ?

J’ai cliqué sur continuer puis encore continuer jusqu’à la validation finale. Paiement autorisé, commande effectuée.

Pendant près de 48 heures je n’ai pas vécu. La livraison se ferait entre 13h et 19h, mais ils n’étaient pas sûrs du jour. J’ai attendu tout l’après-midi du jeudi. Le vendredi, vers 16h, l’interphone a sonné. Je réponds je descends, j’arrive. J’ai descendu les escaliers avec une impatience prudente. La fourgonnette du livreur était garée juste devant la porte vitrée qu’il a fallu que je tienne ouverte pendant qu’il sortait du véhicule le colis imposant. Celui-ci sorti, il a voulu refermer la porte de droite avec le pied, manoeuvre pendant laquelle il s’est trouvé un peu déstabilisé, juste assez pour l’être complètement lorsqu’a surgi bruyamment un fourgon de CRS. Le colis lui a échappé, lui est tombé à la renverse sur le trottoir et le colis s’est retrouvé au milieu de la chaussée, immédiatement englouti sous les roues du fourgon. L’écrasement du colis a fait un bruit horrible et j’ai éclaté de rire. Les deux flics qui sont descendus m’ont demandé si le colis était à moi puis, se heurtant à mon fou-rire, ont demandé au livreur qui s’était relevé entre-temps. Dans mon fou-rire, je me voyais faire un solo de guitare et plus je tirais sur les cordes, plus je riais.

La prochaine fois, y pourra commander un banjo, c'est moins déstabilisant :-)

Et peut-être bientôt le temps des banjo-heroes ?

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Merci pour ces deux liens.
Le premier m’a rappelé le soleil éblouissant. J’ai beaucoup aimé.
Le deuxième m’a donné envie de découvrir Derroll.

J'aime bien aussi la chanson que David McNeil lui a consacrée.
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Adieu le Titiphone!