Fait comme un rat.

J'ai mal partout et peine à respirer, chaque inspiration est un véritable calvaire.
Désagréable comme sensation!
Étendu sur le sol en un lieu mystérieux, un endroit sombre sans issue apparente, j’ai du mal à bouger.
Au plafond, une pauvre ampoule s'allume par intermittence en grésillant.
Immobilisé dans cette effrayante pénombre, je sens la douleur s'étendre inexorablement.
Que s'est il donc passé? J’ai beau me torturer l’esprit, je n’ai, des jours précédents, aucun souvenir.
Mon état comateux ressemble fort à une gigantesque gueule de bois mais je n’ai pas non plus souvenance d’une quelconque soirée bien arrosée.
A l’arrière de mon crâne, une plaie ensanglantée suinte.
J’ai été, à l’évidence, victime d’un accident.
Oui, le plafond! Il s’est effondré.
Attentat? Tremblement de terre? Tsunami?
Je ne saurai dire, c’est terrifiant cette amnésie, cette incertitude,
Et si j’étais là, gisant à même le sol à la suite d’ un enlèvement, d’une séquestration?  Pourquoi ? Pourquoi?
Cependant, je ne suis ni attaché, ni bâillonné, ni pendu « comme un saucisson»; aucun geôlier sadique ne me bat sans relâche pour obtenir des informations que j’ignore.
Je suis seul dans cette semi obscurité, ignoré de tous .
Que font les secours?
Et s’ils ne venaient pas?
Hé ho !
Un bruit lancinant régulier s’insinue progressivement dans mon espace vital.
D’où  proviennent donc ces “bips” cycliques et terriblement aigus?
Pourquoi ces murs blancs, ces machines terriblement sophistiquées et sans âme?
Un air chargé d’odeur de propre et d'éther envahit brutalement la pièce.
"Bonjour je m'appelle Christina, je suis l'infirmière qui s'occupe de vous.
Je vous apporte votre petit déj!”

Un peu déstabilisée par cette lecture