Une fois dans la vie (Dolo/Fid-ho/Jean Paul/Lix)
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Une fois dans la vie (Dolo/Fid-ho/Jean Paul/Lix)
par Lix 16.08.24 9:14
- Une fois dans la vie :
- Une fois dans la vie
Quand reverrai-je ce petit village du Morbihan ? Souvenirs de vacances. « Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés... ». Sourire aux lèvres et dans les yeux, de tendres pensées viennent fleurir mon cœur.
J’avais longuement erré dans La Rochelle, son port, ses filles. Au hasard des rencontres, j’avais découvert Vannes et la nuit m’avait surprise à Carnac où je m’étais endormie contre un menhir protecteur. Au petit matin, en route vers la mer, l’océan, le vrai avec ses marées tellement déroutantes.
J’ai de plus en plus de mal à me souvenir de ce que j’ai fait la veille, mais je me souviens bien de cette nuit d’orage, sous la tente, il y a près de cinquante ans. La plage craquait sous l’effet des batailles ioniques qui se livraient dans le ciel, mais nous n’avions d’yeux que pour notre frêle mât qui s’aureolait d’une lumière bleutée, au passage de chaque flash.
Paul et moi, nous implorions tous les Dieux. Nom de Zeus ! Nous croisions les doigts et attendions impatiemment que le foutu tintamarre électrique s'arrête. Ah, les joies du camping sauvage !
Quand je pense à lui, je redeviens cette fugueuse un peu fofolle qu'il a trouvée, au sortir d'une nuit de pleine lune, inconsciente, au pied d'un megalithe. La première chose que j'ai vue de lui, au lever du soleil, était sa peau tatouée, chaque parcelle visible était chamarée ; il m'a tendu la main, viens ! m'a-t-il dit, allons compter les vagues. Il avait quelque chose de rassurant, de sécurisant. Tout en lui inspirait la confiance, contrairement au rapace rencontré au pied des remparts qui m’avait convaincue de le suivre et m’avait fait boire. J’avais, malgré ma naïveté, bien compris que je n’étais pour lui qu’une proie et avais fui dans la nuit pour me retrouver pompette en ces lieux improbables.
J’eus d’abord un mouvement de recul, à la vue des tatouages: je n’aime pas cette gent à gros bras, clientèle principale des tripots en tous genres, se sentant obligée de montrer sa virilité en se marquant le corps d’une façon presque indélébile…. Mais une force émanait de lui, celle de ceux qui n’ont rien à prouver et ne comptent que sur eux mêmes. Pour le pire et le meilleur, son regard, issu des profondeurs de la terre, vous enveloppait et vous scrutait, dans un silence propre à sublimer le temps.
Alors sans hésitation, je glissai ma main dans la sienne et nous partîmes vers la mer. J'avais plein de questions qui se bousculaient dans ma tête, mais sous son charme, je bredouillai des mots inaudibles. Il fit mine de ne rien entendre et m'entraîna dans sa course.
Nous étions donc là, sous la tente, en attendant que les éléments déchaînés s'apaisent, si proches l'un de l'autre que nos corps se frôlaient. Le ressac n'était qu'un bruit diffus tant mes émotions étaient accrues. Paul chuchota quelques paroles à l'oreille, j'en ai encore des frissons, elles resteront à jamais gravées dans ma mémoire. Les bruits du vent et des vagues s’estompaient, on entendait maintenant le "peke-peke" d’un moteur mal réglé ; Paul sortit. Aux aguets derrière la toile, je l’entendis longuement palabrer et le vis, avec l’aide du conducteur du zodiac, transborder un tas de petits sacs vers son pick up.
Son interlocuteur avait vraiment une tête de bandit.
Une fois le travail effectué, mon “ami” entra dans la tente, m’embrassa tendrement sur le front et, au volant de son véhicule, disparut dans la brume qui se formait.
Je commençais à regretter de lui avoir dit non ; cette journée avait été si intense, à jouer sur la plage, entre sable et écumes, à parler de n’importe quoi, les moments de calme nous rapprochant ; il disparaissait dans l’eau et me nourrissait de coquillages, ramenés, je ne sais d’où, riant comme un magicien ravi de tous ses tours ; le farniente au soleil : il m’écoutait comme si j’étais unique et m’avait tout raconté, l’orage prévu par la météo permettant de dissuader la police des mers ; il me promettait une vie de princesse….
Je regardais le brouillard, quand son engin revint en marche arrière et s’arrêta ; je fis un pas, heureuse et bousculée par les embruns, puis demeurai immobile ; il attendit un long moment et repartit.
Une dizaine d’années plus tard, au cinéma, quand Meryl Streep essuya une larme en regardant le quatre roues s’éloigner pour toujours, sur « la route de Madison », une déferlante me gagna, refoulée, depuis, jusqu’à ce jour.
Aujourd'hui encore, ce sont des regrets qui pleurent dans mon « dedans », mais j'avais fait le choix de la sagesse. Cette douce parenthèse restera à jamais dans le jardin secret de ma jeunesse...
Lix- Messages : 505
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Titi aime ce message
Re: Une fois dans la vie (Dolo/Fid-ho/Jean Paul/Lix)
par Lix 16.08.24 9:14
Histoire rapatriée d'un autre support
Lix- Messages : 505
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Titi- Messages : 129
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Re: Une fois dans la vie (Dolo/Fid-ho/Jean Paul/Lix)
par Titi 18.08.24 21:27
Dans le titre, il semble y avoir quatre auteurs … je ne comprends pas très bien.
Titi- Messages : 129
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Localisation : Perpignan
Re: Une fois dans la vie (Dolo/Fid-ho/Jean Paul/Lix)
par Lix 18.08.24 22:26
Lix- Messages : 505
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Fid-ho LAKHA et Titi aiment ce message
Re: Une fois dans la vie (Dolo/Fid-ho/Jean Paul/Lix)
par Titi 18.08.24 22:28
Merci. C’est un peu ce que je me disais et ça me semblait possible pour les autres histoires mais celle-ci me semblait tellement personnelle et cohérente…
Titi- Messages : 129
Date d'inscription : 08/08/2024
Localisation : Perpignan
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Re: Une fois dans la vie (Dolo/Fid-ho/Jean Paul/Lix)
par Fid-ho LAKHA 19.08.24 11:08
En fait, ce qui est intéressant, c’est d’essayer de « coller » avec le texte précédent et d’amener dans la direction où on voudrait …Mais il faut s’adapter! Les styles aussi de chacun sont différents, ce qui fait le charme de l’histoire…Titi a écrit:Merci. C’est un peu ce que je me disais et ça me semblait possible pour les autres histoires mais celle-ci me semblait tellement personnelle et cohérente…
Fid-ho LAKHA- Messages : 331
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Titi aime ce message
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