La cabane de la clairière
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03. La mort, un jour (suivie de) Un jour, la mort

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Message par Admin 23.09.24 16:43

La mort, un jour



Où ai-je fourré cette cravate ? Le nœud-papillon, hors de question ! Ce qu’il me faut, c’est cette bonne vieille cravate jaune crocus. Et merde, le téléphone… C’est toujours comme ça. Je ne réponds pas, tant pis.
Sept heures trente ! Et pas encore prêt. Les fleurs ! J’allais oublier de commander des fleurs.
Heureusement, chérie, que je l’avais noté sur mon agenda ; grâce à toi je n’oublie pas le bouquet pour mes hôtes. Tu vois, tu es toujours présente dans ma vie, toujours utile… Et moi toujours aussi distrait… Désolé, chérie, mais je ne pourrai pas encore te voir ce coup-ci. De toute façon, tu n’as jamais été formaliste. Et puis, là où tu es, pas vrai ? Enfin, ils déposeront les fleurs demain, ils me l’ont promis.
Bon, j’y vais. Un petit coup de peigne, hop !

Ce n’est pas vrai ! cette fille… il faut que je lui parle. Lui dire quoi ? Combien elle ressemble à celle que j’ai aimée ? Le beau compliment ! Vous avez la tête d’une morte qui m’était chère. Elle répondra poliment, lèvres pincées : « oh… vraiment ? » Sa bonne éducation lui interdisant de me signaler combien mes propos sont déplacés. Elle me le fera comprendre quand même… Ou alors, innocemment, je lui apporte une coupe de champagne, j’engage la conversation « je ne pense pas vous avoir déjà rencontrée ». Elle me répondra qu’elle ne m’a jamais rencontré non plus et que, même rétrospectivement, elle ne constate aucun vide…
Bonjour Bruno, comment allez-vous ?
Bien, ma foi. Dîtes, connaissez-vous par hasard la jeune femme blonde là-bas, oui, celle qui parle avec Verlain.
Elle ? Mais c’est l’amie de Mitan, le compositeur.
J’avalai ma salive. Un coup de feu ne m’aurait pas plus profondément ébranlé. Son amie ! A lui ! Une histoire de fous.
Je m’écroulai sur le premier siège disponible- un sofa.
Lui, lui, toujours lui. Et Elle. Par-delà sa mort, ils me narguaient encore. Je l’examinai attentivement. Mon œil inquisiteur décelait des différences que, sur-le-champ, je considérai comme des imperfections, des erreurs grossières. Ce nez-là ignorait par exemple la petite cicatrice longitudinale qui barrait l’arrête de l’original. Les yeux, surtout, étaient moins bleus, moins lumineux. Elle devait être sensiblement plus grande, deux ou trois centimètres qui modifiaient l’allure générale.
Bon, somme toute, il ne s’agissait que de ressemblance. Pas de quoi fouetter un chat ni réveiller les morts.
Le seul point extraordinaire, à la réflexion, était qu’elle fût sa maîtresse. Moi-même, la découvrant en premier, n’aurais-je pas aussi souhaité la conquérir ? Pauvre fille… un jouet. Un instrument. Un fétiche. A travers toi, il cherche à la retrouver, Elle. Preuve d’amour, d’imbécillité ou d’égoïsme, je ne sais.
Après tout, les histoires de ce genre sont monnaie courante, dans les romans. Les sosies, les copies… et l’espoir insensé de feinter la mort. Mais elle, qu’en sait-elle ? Accepte-t-elle ce rôle qui la nie ? Un portrait approximatif, une pâle imitation… l’aime-t-elle ?
Fleurit-il aussi, encore, sa tombe ? Et où est-il, je ne l’ai pas encore aperçu… Tant pis, je l’aborde.
- Excusez-moi, je suis un ami de Mitan… Je suis surpris de ne pas le voir avec vous. A sa place, je ne vous lâcherais pas d’une semelle.
- Vous êtes musicien également ?
- Non, dans les affaires.
- Ah…
- Je dois me rendre prochainement en Normandie et je me demandais si Mitan ne s’y trouvait pas. Vous pouvez peut-être me renseigner ?
- Il est en Normandie, effectivement. Comment l’avez-vous deviné ?
- Disons que nous avons certains souvenirs en commun.
- Vous n’êtes pas très clair, monsieur
- Boyard. Bruno Boyard. Vous ne savez pas ce qu’il est allé faire ?
- Je ne suis pas du genre curieuse.
- Ce qui sous-entend que je le suis. En effet. Écoutez, je vais vous paraître carrément indiscret, mais comment l’avez-vous connu ?
- Il n’y a aucun secret. Je suis violoncelliste.
- Je suis persuadé que, dès votre première rencontre, il ne vous a pas quittée des yeux.
- C’est exact, monsieur Boyard. Vous êtes extra-lucide ? Permettez-moi d’être surprise, vous surgissez à l’improviste, vous me parlez d’Yves- qui ne m’a jamais parlé de vous, soit dit en passant- vous semblez au courant de faits qui…
- Je… vous a-t-il jamais avoué que vous ressembliez extraordinairement à quelqu’un qu’il a connu ? (A peine prononcés, ces mots m’emplirent de honte. Je m’immisçais sans gêne dans leur vie, y semais les ferments du doute, les germes insanes du soupçon… un délateur !) Elle me fixait, soucieuse et, en cet instant, il m’eut été impossible de les distinguer. Ce regard ! c’était, absolument, le même.
- J’aimerais que vous soyez plus explicite. Vous en avez trop dit, allez jusqu’au bout.
- Le lieu ne me semble pas très indiqué. Peut-être pourrions-nous nous retrouver un peu plus tard ?
Elle me tournait déjà le dos et, sur un ton badin, échangeait je ne sais quels propos frivoles avec des figurants.
Que penser ? Que penser de moi ? Quelle motivation avait pu me pousser hors de ma réserve coutumière, de mes retranchements ? Vengeance, jalousie ? Pulsion morbide, envie de salir, de saccager ? A moins que ce ne soit, plus sobrement, l’amour. L’amour suscité par cette parodique résurrection de l’être aimé. Je pressentais qu’en nommant ce qui me dévorait, je nommerais aussi ce qui, lui, l’avait poussé vers elle. Et cependant, demain, il serait là-bas, sans doute, dans le petit cimetière de campagne, sous le crachin, ses fleurs à la main- avec Elle.
L’heure s’effaça comme un songe d’opiomane. Je la vis s’habiller, s’excuser de ne rester plus longtemps, sortir. Discrètement, j’en fis de même.
Elle m’attendait ; je lui pris le bras, la dirigeai jusqu’à mon véhicule, lui ouvris la portière. Elle se laissa glisser jusqu’aux sièges surbaissés. Alors que je démarrai, je remarquai, non sans fierté, que ses doigts en caressaient le cuir. Un instant, un instant seulement, j’envisageai de la tuer. L’éliminer. La gommer. Je me contentai de hausser les épaules, j’étais ridicule.
Je ne savais plus quoi lui dire et j’étouffais dans ce rôle ingrat de traître d’opérette. Non, je n’avais rien à lui révéler. Seul, finalement, seul l’amour compte. Je l’avais aimée, Elle, plus que tout, et cette pauvre fille…
Mais j’en avais trop dit, trop bavé, pour qu’elle tolère ce silence. Elle m’obligea à tout lui raconter. Je trichais un peu, embellissant le rôle de son amant. Cela dura jusqu’à l’aube.
Elle ne posait que peu de questions, précises. J’avais l’impression de plus en plus désagréable qu’elle me méprisait. Mais j’attache, probablement, trop d’importance à ma modeste personne. Elle n’était vraisemblablement qu’indifférente à mon égard.
Voilà. J’avais tout dit, enfin… tout ce que je pouvais laisser entendre. Elle m’indiqua son adresse et je l’y menai. Elle ouvrit la portière, se retourna brusquement vers moi- je crus qu’elle allait me gifler- elle m’embrassa. Un baiser sans fièvre ni passion, un peu fade, un peu triste, un lot de consolation. Elle était partie, sans adieu ni au revoir, partie en laissant derrière elle le cadavre aux ongles longs de mon amour perdu. Je tremblais. J’avais mal. J’étais mal. Roulant à tombeau ouvert sur l’autoroute, je hurlais. Je hurlais sans fin. Démentiellement.
J’aurais pu, je l’ai imaginé, j’aurais pu me tuer. La voiture, lancée à toute vitesse, aurait percuté les rambardes, rebondissant de-ci, de-là, après tout pourquoi pas ? mourir près d’elle, en allant vers elle.
Une idée stupide. Une faute de goût. Et puis, il aurait fallu un effacement complet, qu’il ne subsiste rien car j’étais mort, déjà et définitivement depuis tellement longtemps…
Mon amour ! Non, le monde n’est pas déserté, insignifiant depuis que tu nous as quittés. Il s’en fout, le monde. Il est là, bien vivant, rigolard, indifférent à nos souffrances. Inchangé. Moi seul mène une existence fantomatique. Tout ce vide que j’avais dans les poches s’évacuait d’un seul coup, me délestant. Et j’étais là, nu, au volant, convaincu que cette rencontre aurait dû me révéler quelque chose d’important, de vital, de central. En elle reposait le germe d’une autre résurrection- la mienne.
J’ai ri en imaginant Yves remontant vers Paris. Nos voitures se percutant. Nous aurions le temps de nous reconnaître, juste avant le choc. Une belle fin. Comme dans les fables. Nos sillons opposés s’annihileraient. Le désordre, dont nous avions été les jouets, ou les maîtres d’œuvre, ne serait plus qu’un souvenir, bientôt rien.
Dans moins d’une heure, le soleil se lèvera. Mon bolide garé sur la petite place, en face du cimetière, j’irai boire un café calva, et, par la fenêtre, au-delà de la tache rouge et insolente de ma voiture, de l’autre côté du muret gris du cimetière, je regarderai sa tombe, le temps qu’il faudra, jusqu’à ce que je comprenne.



Un jour, la mort



Du vert. En abondance du vert, riche et luisant. Les champs. Quelques taches –marron et blanc- des vaches. Une ligne de gris sur le gris d’un ciel lourd. L’église. A ses pieds, strictement alignés, les blocs de granit familiaux, familiers, parfois mangés de mousse. Des fleurs - en plastique ici, naturelles là- rompent l’harmonie du gris sur gris.
Là, ici ou là, dans ce cimetière, il est une pierre que je connais. Je n’aperçois personne auprès d’elle. Je n’ose dire : de toi. La journée passe. C’est le jour des morts.
Je suis dans un coin, loin de la tombe. Je n’étais pas venu depuis longtemps. Je vis loin. Avant, j’étais à l’étranger. Je ne croyais pas à la sacralité des pierres. J’ai changé, peut-être. Les tombes, je le crois, suggèrent ou facilitent la communication. Vous me direz que l’on peut toujours appeler d’une cabine. C’est ce que je pensais. Je ne me rendais jamais dans les cimetières. Mais on n’a pas toujours sur soi de la monnaie ; mais la distance corrompt le sens des mots, des phrases ; mais…
Et cette année me voici, sur sa tombe, le jour des morts, académiquement, petit mouton qui réintègre le troupeau, petit mouton qui a troqué son âme de loup contre une sagesse séculaire ; petit mouton : c’est la pierre. C’est le jour. Le rite, le cérémonial collectif- et puis : silence, les morts ! La nuit les enveloppe et les couvre et les berce jusqu’à l’année suivante.

Un grand et gros homme, entre cinquante et soixante ans, l’allure poupine, le béret basque surplombant d’épaisses lunettes, s’avance, s’arrête, s’agenouille. Face à la tombe. Ma tombe. Il y dépose des fleurs. Qui est-ce ? Un vague cousin, sans doute.
De surprise, presque de colère, j’ai pensé : « ma tombe ». Ce serait une idée. Il retourne sur terre, le jour des morts, et va traîner dans le cimetière… il attend des visites ; il est déçu puis surpris, enfin, par celle de ce bon vieux tonton, son brave vieux tonton. Il en attendrait, en espérerait bien d’autres… sa femme, sa mère, sa fille- beaucoup de dames. Père, frère, amis… Mais ils sont retenus. Par d’autres visites, plus pressantes, plus urgentes, à moins qu’ils n’usent, eux aussi, de cabines… Allô, Raymond ? J’ai trente secondes à te consacrer. Je viens de penser à toi, en mangeant. Des tripes, oui. Emu, si, si. Terriblement. Pardon ? Je t’entends mal- Bip ! bip ! – coupé.
Ce n’est pas ma tombe. Mais la sienne. A Elle. Elle qui nous a quittés. Qui m’a quitté. Oh, je pourrais jouer les exclusifs, mettre en avant le fait que je sois le seul, ici, aujourd’hui… mais hier ? Mais l’année dernière ?
Sont-ils morts ? Il se peut qu’ils soient morts, tous, que je sois le dernier qui l’aie connue. C’est possible. Le doux tonton de tout à l’heure… et si c’était un ange, peut-être pas tout à fait un ange, un sous-ange ancillaire, un larbin de la mort… Le seul ! Le seul à l’avoir connue. Le seul à se souvenir du grain de sa peau. Le seul à se rappeler comme elle était douce à embrasser. Comme elle savait se lover dans vos bras- j’en aurais hurlé. J’en hurlais. Le seul qui l’ait aimée. Le seul qu’elle ait aimé. L’unique. Ne serais-je pas comblé d’être celui-là, de ne plus avoir à la partager. Détenteur du monopole de sa mémoire. Mon amour, je suis ta mémoire. Tu vis par moi, en moi, et les souvenirs que j’ai de toi font que ta trace ne s’efface pas de ce monde. Par eux, de quelque manière, tu perdures, tu persévères dans l’existence. Il reste, même ténu, même diffus, un sillon, un sillage. Tu vis. Mais il y a tant de trous. Ton enfance inconnue… Alors j’invente, je brode, j’imagine.
Il vaudrait mieux que tu pioches à droite, à gauche, que tu tisses ta toile à partir de plus vastes et plus diverses sources.
Je m’attendais à sa venue. Lui qu’elle aimait aussi. Qu’elle aima. Et qu’importent les temps quand on parle d’une morte. Tout, absolument, pourrait se dire à l’imparfait.
Elle l’aimait. Il l’aimait. Ils s’aimaient. Que dire de plus ? Que je ne l’aime pas, lui. Quel intérêt ? Mais oui, ils s’aimaient. Mais c’est moi qui suis là. Moi qu’elle aimait. Aussi.
Je ne le hais plus. Depuis un instant, il m’est devenu cher, depuis que je comprends qu’elle vit grâce à nous, à nous tous qui la portons vrillée à l’âme.
Mais il fait froid. Il fait vraiment trop froid. Je me rends au café sur la place, boire un calva. Je remarque en passant une superbe voiture de sport rouge. J’entre. La patronne a posé sa débordante poitrine sur le comptoir en bois. Nul ne semble s’en soucier mais mon regard s’englue sur cette surabondance de chairs avant de photographier un vieux, sec, au teint de brique, qui, goulûment, avale son verre.
Il est assis face à la fenêtre. Elle donne sur le cimetière avec, derrière, toute proche, la fraîcheur des prés et soin trop-plein de vert. Abruptement, bascule l’univers. Plus signe d’intimité ou de sacré. Le vert, le vert honteusement vert, dégoulinant, nauséeux, sournois, révèle un sourire forcé et carnassier, un rictus par lequel tout craquelle. Les dents du loup surgissent de la bouche doucereuse et mielleuse de mère-grand. Face cachée qui se dévoile.
Ainsi il était là. A épier. A se rire de moi. A l’abri, derrière son verre. Avec sa voiture de sport, son argent bien apparent, sa bonne santé éclatante, ses façons de gentleman tandis que moi, dehors, je me gelais. Près d’Elle. Je tentais de la réchauffer, de l’approcher, de lui sourire.
Il m’a regardé. Il avait les paupières rougies. Comme une manière, triste infiniment, de s’excuser. Je me suis assis en face de lui. D’une voix égale, j’ai commandé un café calva. D’un geste, il a signifié : deux. La patronne nous les a apportés. Nous avons bu. Nous sommes sortis.
Par-dessus le muret du cimetière nous avons reconnu le béret du cousin. Comment nous serions-nous comportés si elle était revenue en cet instant ? Nous serions-nous mesurés fusillés du regard ? Aurions-nous couru vers Elle ? Qui serait arrivé le premier ? Qui aurait-Elle choisi, le premier, d’embrasser ? Et si, tranquillement, le cœur joyeux, bras dessus, bras dessous… je m’attendrissais.
A l’évidence, Elle ne reviendra pas ; ce qui, en un sens, simplifie tout. Et si son cœur, à lui, lui était offert, à Elle, à minuit, sur l’autel en granit de sa tombe… reviendrait-elle ?
Non. Il me fallait me résoudre à abandonner ces chimères, être raisonnable, que diable !
Il parlait. Je pouvais lui demander de me déposer à la gare. Je pouvais préférer quatre kilomètres de marche. Mais seul. Avec Elle. Non.
- Vous pouvez me déposer à la gare ?
Avant, je le tutoyais. Oui, certainement. Mais cela remonte à loin. Nous n’étions pas si distants l’un de l’autre, à l’époque. Elle était le lien et puis nous n’étions pas non plus si différents, avant. Et puis chacun sa route. Comme disent les braves gens : la vie m’est passée dessus… C’est le destin. Vous parlez d’un destin.
Je manque de foi, celle qui soulève les montagnes, qui ressuscite les morts… Je n’ai même pas essayé de la faire revenir ! Réciter sur sa tombe des formules magiques. Psalmodier des incantations maudites et terrifiantes. En appeler au diable. Au Vaudou ! A la Kabbale ! Rien, je n’ai rien tenté, rien osé. Amour de peu de foi. Je vais y retourner- il le faut.
Je lui fais signe de m’arrêter, traits tirés (s’imagine-t-il que je vais vomir, que je vais dégueuler sur ses sièges veloutés ?) je repars, en courant, vers Elle. Attends-moi me voici mon aimée
La voiture du cousin fait une embardée, j’entends les pneus crisser. Un choc. Un éclair. Un coup de tonnerre. Puis un brouillard, un écart entre le monde et moi.
Tiens, le revoilà, l’ancien amant, je lui souris, pourquoi pas ? Il me répond. Il n’ose pas me questionner. Tant mieux. Il me serre la main. Imbécile ! Et c’est maintenant le tour du cousin. Bonjour, cousin. Lui me regarde jusqu’au tréfonds. Me transperce. Ange de la mort. Pourquoi pas ? Il est bienveillant. Il soulève ma tête. Je m’en trouve mieux.
Je cherche à reprendre souffle et, péniblement, j’articule : pensez à Elle.
Ils sont surpris. Puis comprennent. Je la devine, l’aperçois. C’est Elle. C’est Toi. Tu es floue mon amour, je voudrais tant te saisir, tu te dérobes. J’ouvre les yeux, je les supplie.
- Plus fort ! …
Et là, sourds, j’entends ses pas- elle court ! Les yeux ouverts, je la vois. C’est Elle. Ils n’ont encore rien remarqué, conservent les yeux baissés, concentrés. Elle est là et son parfum ranime mes narines. Mourir dans son odeur !
Mais elle ne me jette pas un regard. Elle se pend à son cou. Ils se retournent. Alors je ferme les yeux et je meurs.
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